RESUME DES FONCTIONS DU POSTE
I. Contexte et justification
La République Démocratique du Congo (RDC) est engagée dans la transformation de son système éducatif. Plus spécifiquement, le gouvernement vise une amélioration qualitative de son système éducatif. Cette volonté du gouvernement Congolais exprimée dans la Stratégie Sectorielle de l’Education et de la Formation (SSEF) 2016-2025, est par ailleurs fortement soutenue par ses partenaires techniques et financiers. Enseignants et enseignements de qualité est le thème de la reforme prioritaire retenue par le Pacte de Partenariat conclu en 2022 entre le Gouvernement de la RDC et ses partenaires.
En effet, les résultats des études menées sur les connaissances et compétences des enseignants et des élèves du primaire, met en évidence des faiblesses dans les disciplines fondamentales que sont la lecture-écriture et les mathématiques. Ces faiblesses constituent des défis majeurs pour l’amélioration de la qualité des enseignements/apprentissages des élèves au primaire. Aussi, l’état des lieux établi par plusieurs rapports a fait ressortir l’insuffisance, le caractère inadapté et non rapproché de la formation continue des enseignants (FCE) à tous les niveaux, attestant de ce fait, les lacunes dans la formation initiale.
Pour ainsi parer aux faiblesses susmentionnées, plusieurs initiatives de formation continue ont été développées en RDC, en vue de renforcer les capacités des enseignants, lutter contre la sous-qualification et améliorer la qualité des apprentissages. Ces interventions ont été souvent des pilotes qui s’arrêtaient avec le financement des partenaires. Dans le cadre de l’appui aux actions de la SSEF, des actions de la FCE ont été menées dans quelques provinces avec plusieurs projets notamment le PROSEB, PAQUE (PME/Banque mondiale), l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM) sur financement de l’APEFE et de la Wallonie, le projet d’Appui à l’enseignement primaire (APEP/AFD), ACCELERE (USAID), CFIT (Fonds en dépôt de la Chine auprès de l’UNESCO), etc…
Tous ces projets avaient développé des modules de formation continue visant à renforcer les compétences pédagogiques des enseignants dans les principales disciplines (comme le français et les mathématiques), dans les méthodes pédagogiques, et l’usage de l’utilisation des TIC (Technologie de l’information et de la communication) et de la formation ouverte à distance (FOAD) dans les structures de formation des maîtres. Chacun de ces projets a également mis en place un dispositif de formation continue des enseignants basés sur les TICE. Ce dispositif a été institutionnalisé par l’arrêté Ministériel N°MINESPS-INC/CABMIN/02256/2015 du 17/09/2015 portant création et autorisation de fonctionnement des Centres de Ressources Éducatives des Sous-Divisions (CRESD), placés sous la responsabilité du Service National de Formation (SERNAFOR) et de ses antennes provinciales.
Des activités de formation à distance et en présentiel avec des regroupements des enseignants ont été organisées au niveau des Réseaux d’écoles de proximité (REP) et de l’école dans la Cellule pédagogique de base que dirige le directeur d’école. Le dispositif de formation continue fait recourt aux matériels tels des tablettes, ordinateurs (laptop), DVD, Écran TV, CD-ROM, clés-USB. Environ 56 CRESD, ont été créés dans 8 provinces sur les 26 que compte le pays.
Ces CRESD offrent un ensemble de services liés à la formation continue des enseignants. Il s’agit notamment des services de :
– Formation en présentiel et formation à distance ;
– Documentation (point d’accès aux ressources pédagogiques avec des supports physiques et numériques) ;
– Conseil et accompagnement des projets pédagogiques ;
– Accès internet et bureautique ;
– Production de matériel didactique et pédagogique.
Conçus comme un espace de travail, de formation, de documentation et de production pédagogique qui vise à soutenir l’innovation pédagogique par l’exploitation des TIC et le développement des compétences professionnelles des enseignants, les CRESD sont équipés de matériel informatique et servent également de relais de ressources pédagogiques entre le niveau central et le niveau local.
Le système hybride proposé repose en grande partie sur les CRESD et les REP qui ont vu le jour sous d’anciens projets d’appui et qui, bien souvent, ont eu du mal à survivre au terme de ces projets. Cependant, il n’y a jamais eu à proprement parlé d’évaluation de ces dispositifs qui auraient permis d’apprécier leur efficacité et de mettre en lumière les conditions de leur fonctionnement optimisé et de leur durabilité dans le temps, pour mitiger le risque de précarisation des CRESD.
C’est dans le cadre de la mise en œuvre du Projet EFFICACE (Education des Filles, Formation Initiale et Continue des Enseignants et Appui à la Continuité de l’Education) sur financement du GPE, que l’UNESCO a été désignée par l’AFD à mettre en œuvre la sous-composante 2.3 relative à la mise en place d’un dispositif de renforcement de capacités des enseignants et directeurs d’école en fonction.
Ainsi, le Bureau UNESCO de Kinshasa, dans le cadre du Projet EFFICACE- Part déléguée AFD compte recruter, à cet effet, un(e) Consultant (e) national (e) pour appuyer la réalisation de l’étude sur le fonctionnement optimal des CRESD.
2. Description des prestations du (de la) consultant(e) nationale
Sous l’autorité du Chef de Bureau et Représentant de l’UNESCO à Kinshasa, la supervision directe du Spécialiste de l’éducation du Bureau de Kinshasa et en étroite collaboration avec le SERNAFOR, l’expert/e – consultant/e national/e appuiera la réalisation de l’étude sur les conditions optimales de fonctionnement des CRESD, dans les zones cibles du projet (Equateur, Tanganyika, Kongo-central, Kasai et Kwilu).
Plus précisément, il (elle) organisera différentes réunions et ateliers, facilitera les discussions avec les directions et les services concernés par l’étude, planifiera des activités liées à l’étude, au développement des outils de collecte d’informations, et à l’élaboration du rapport de l’étude ainsi qu’à sa dissémination.
3. Objectifs
3.1. Objectif principal
L’objectif principal de l’étude sur le fonctionnement optimal des CRESD est d’établir un état des lieux pour dresser le bilan de fonctionnement des CRESD ciblés, d’identifier les facteurs clef de succès à partir d’une analyse des CRESD existants, et de déterminer les conditions de fonctionnement optimal nécessaire au renforcement des capacités des enseignants et des encadreurs pédagogiques, afin d’assurer la pérennité du dispositif.
3.2. Objectifs spécifiques
L’étude a pour objectifs spécifique de :
- Faire un état des lieux des CRESD retenus par le projet pour avoir une image actualisée, en termes de la pertinence (satisfaction des besoins des enseignants), d’efficience (fonctionnement et organisation du dispositif), d’efficacité (atteinte des objectifs pédagogiques) et d’impact des services proposés par les CRESD sur les prestations des enseignants ;
- Indiquer les facteurs clef de succès et/ou d’échecs à partir d’une analyse des CRESD existants ;
- Développer et faire valider un plan de renforcement de capacités des CRESD adapté aux résultats attendus du dispositif et soutenable par l’EPST à la fin du programme ;
- Proposer des règles de gestion efficaces et garantes de l’avenir des CRESD ;
- Proposer un modèle économique pérenne qui favorisera la continuité des activités dans les CRESD ;
- Suggérer un mécanisme d’ancrage institutionnel des CRESD ainsi que leur intégration dans la politique et les stratégies de mise en œuvre de la formation continue.
4. Résultats attendus (Livrables)
Les conclusions de l’étude précisent les conditions du fonctionnement optimal des et pérennes des CRESD comme l’un des cadres pour la formation continue des enseignant (e)s ;
1. L’état des lieux des CRESD retenus indiquant les facteurs de succès et/ou d’échecs est réalisé ;
2. Un plan de renforcement de capacités des CRESD adapté aux résultats attendus du dispositif et soutenable par l’EPST à la fin du programme est développé et validé ;
3. Des règles de gestion efficaces et garantes de l’avenir des CRESD sont proposées ;
4. Un modèle économique réaliste et réalisable est mis à la disposition des gestionnaires des CRESD ;
5. Le mécanisme d’ancrage institutionnel des CRESD ainsi que leur intégration dans la politique et les stratégies de mise en œuvre de la formation continue est suggéré.
5. Méthodologie
L’étude sur le fonctionnement optimal des CRESD pour la formation continue sera conduite par le (la) Consultant(e) national(e) en trois phases.
• La première phase sera le lancement en vue de convenir sur le cadrage de l’étude, la démarche méthodologique et les outils à utiliser ainsi que le chronogramme prévisionnel ;
• La deuxième phase portera sur la revue documentaire et des consultations/interviews, visites de terrain, en vue de collecter des informations pertinentes pour l’étude ;
• Enfin interviendra la restitution et la validation des résultats (état des lieux, recommandations, plan d’actions, etc.).
6. Assignation et plan de travail
La durée de la mission sera de 30 jours ouvrable. Le (la) Consultant/e national(e) travaillera sous l’autorité du Chef de Bureau et Représentant de l’UNESCO à Kinshasa, la supervision directe du Spécialiste de l’éducation du Bureau de Kinshasa.
COMPETENCES (Fondamentales / Managériales)
QUALIFICATIONS REQUISES
Education
• Un diplôme universitaire de niveau Licence, Master ou équivalent dans le domaine des sciences humaines, de l’éducation ou tout autre domaine pertinent des sciences sociales
Expérience professionnelle
Le(la) Consultant(e) national(e)doit faire preuve d’une expérience avérée et disposer des qualifications ci-après :
• Au moins 5 ans d’expérience dans les domaines des sciences humaines, notamment les sciences de l’éducation et la gestion des projets et programmes d’éducation ;
• Une bonne connaissance des enjeux et des défis de la formation continue en RDC ;
• Avoir participé à différentes études faites sur la question enseignante dans le système éducatif congolais ;
• Avoir travaillé à la production (rédaction ou accompagnement à la production) de plans sectoriels portant sur le diagnostic ou l’évaluation dans le système éducatif congolais ;
• Avoir un esprit d’équipe et des aptitudes à travailler avec plusieurs personnes de compétences variées ;
• Avoir une très bonne capacité de planification et d’organisation des activités de recherche ;
• Parfaite maîtrise de la langue française (langue de rédaction du rapport) et une bonne capacité d’écoute, de communication et d’animation.
QUALIFICATIONS SOUHAITEES
L’UNESCO applique une politique de tolérance zéro envers toute forme de harcèlement.
L’UNESCO s’est engagée à atteindre et à maintenir la parité des genres parmi les membres de son personnel dans toutes les catégories et à tous les niveaux. En outre, l’UNESCO est résolue à créer une diversité de personnel sur le plan du genre, de la nationalité et de la culture. Les personnes issues de groupes minoritaires, de groupes autochtones et les personnes handicapées, ainsi que les ressortissants d’États membres non représentés ou sous-représentés (veuillez cliquer ici pour la dernière mise à jour) sont également encouragées à postuler. Toutes les candidatures seront traitées avec la plus grande confidentialité. Une mobilité internationale est requise pour les membres du personnel nommés sur des postes internationaux.
L’UNESCO ne prend de frais à aucune étape du recrutement.